Les cartographes se tiennent loin des querelles doctrinales sectaires. Ils sauront agréger une somme de compétences, de connaissances, détenues par divers acteurs (explorateurs, artisans, artistes, mathématiciens, astronomes, marins, lettrés, etc.). Ceci leur permet d’innover, de positionner les fondements d’un authentique esprit «préscientifique», et de contribuer à l’émergence d’une vision du Nouveau Monde. Cette première mondialisation engendre des modifications écologiques, agricoles et culturelles parmi les plus importantes de l’histoire. C’est le début d’une nouvelle ère scientifique. Les premiers naturalistes, en voyageant, observent des formations sédimentaires, et prennent conscience de la lenteur des processus géologiques. Charles Darwin pensait que 100 millions d’années au moins étaient nécessaires pour expliquer l’évolution des espèces. Lord Kelvin, un des plus brillants physiciens du 19e siècle, partant de l’hypothèse que la Terre était en fusion au moment de sa formation, calcula qu’il fallait entre 20 et 40 millions d’années pour qu’elle atteigne son stade de refroidissement actuel.
Bien d’autres méthodes encore ont été préconisées pour estimer la durée des temps géologiques, ce que nous verrons dans la première partie, c’est la datation relative. Mais ce n’est qu’avec la découverte de la radioactivité en 1896 par Henri Becquerel, et son étude par Marie Sklodowska et son mari Pierre Curie, qu’une méthode nouvelle, parfaitement fiable, pouvait enfin voir le jour: la datation basée sur la décroissance radioactive de divers éléments chimiques instables. C’est la datation absolu que nous verrons dans un deuxième temps.
Problématique : Quelles sont les méthodes mises en œuvre pour mesurer le temps en géologie ?